10 septiembre, 2013

Le cancer du sein est responsable de plus de 11 000 décès en France chaque année. Plusieurs facteurs peuvent augmenter votre risque de développer cette maladie. Si certains sont innés, d’autres sont modifiables. Découvrez-les sans attendre !
C’est la combinaison de facteurs génétiques et environnementaux qui peuvent aboutir à l’apparition d’un cancer. En les passant en revue, nous pouvons souligner l’importance de facteurs scientifiquement établis, ou ceux qui restent l’objet de vives controverses.

Age, facteurs génétiquement et histoire familiale
Même si le cancer du sein peut survenir à n’importe quel âge, son risque d’apparition augmente avec le vieillissement. Il double approximativement tous les 10 ans jusqu’à la ménopause. Au-delà, il continue d’augmenter mais moins intensément1.
Si plusieurs cas de cancers du sein sont déjà connus au sein de votre famille, cela peut augmenter votre propre chance de développer la maladie. Dans les pays développés, entre 5 et 10 % des cas sont liés à des prédispositions génétiques. Ce qui équivaut chaque année en France à 1 700 à 3 400 cas.
Plus précisément, le risque de cancer est deux fois plus élevé chez les femmes dont les proches (soeurs, mères ou filles) ont développé un cancer du sein avant 50 ans. Plus jeune est l’âge d’apparition de la maladie, plus le danger est grand. Ainsi, une femme dont la soeur a développé un cancer à l’âge de 30-39 ans a un risque cumulatif de 10 % d’être elle-même touchée avant 65 ans, mais ce risque chute à 5 % si sa soeur était âgée de 50-54 ans au moment du diagnostic. Le danger augmente également lorsque plusieurs proches sont touchées. Une femme ayant deux proches atteintes de cancer du sein dont un âgée de moins de 50 ans au moment du diagnostic a 25 % de risque de développer un cancer avant 65 ans1.

A l’origine de ce danger, on trouve certains gènes, dont les plus connus sont BRCA1 et BRCA2 (pour Breast Cancer qui signifie cancer du sein). Ces formes seraient à elles seules responsables de 95 % des formes familiales héréditaires de cancers du sein et de l’ovaire, et de 65 % des formes familiales du cancer du sein seul. Mais d’autres gènes de prédisposition du cancer du sein ont été identifiés2.
Concrètement, si plusieurs cas de cancer du sein dans votre famille vous font redouter une prédisposition génétique, parlez-en à votre médecin ou votre gynécologue. Ce dernier pourra si besoin vous orienter vers l’une des consultations d’oncogénétique (génétique appliquée à la cancérologie).
Puberté, grossesse, allaitement et ménopause
Une puberté précoce et une ménopause tardive augmentent la susceptibilité d’être touchée par un cancer du sein3. Une femme dont la ménopause arrive naturellement après 55 ans a deux fois plus de risque qu’une femme touchée par la ménopause avant 45 ans.
L’absence de grossesse ou un âge tardif pour le premier enfant peuvent augmenter les chances d’être touchée par cette tumeur. Avoir son premier enfant après 30 ans double le risque d’avoir un cancer du sein par rapport à une femme devenue mère avant 20 ans. L’augmentation du risque est la plus importante pour les femmes ayant plus de 35 ans lors de leur première grossesse, il est même supérieur à celui des femmes n’ayant pas d’enfant. Un jeune âge lors du second enfant réduit aussi la probabilité d’être malade. L’allaitement aurait également un rôle protecteur vis-à-vis de l’apparition du cancer du sein avant la ménopause4,5.

Maladies bénignes du sein

Victime de son succès, la généralisation de la mammographie rend plus fréquente la détection d’anomalies du sein. Si la majorité des kystes, tumeurs et cellules suspectes n’augmentent pas le risque de cancer du sein, d’autres lésions s’avèrent plus dangereuses. Les prélèvements par biopsie permettent de distinguer les lésions non prolifératives, constituées de cellules qui se divisent très lentement ; les lésions prolifératives, constituées de cellules se divisant rapidement et les lésions atypiques, constituées de cellules anormales se divisant rapidement. Par rapport à la population générale, la présence de ces lésions a peu d’influence6. Pour la majorité des femmes (touchées uniquement par des lésions non prolifératives) l’augmentation du risque n’est pas très importante, largement moins important que celui lié aux mutations génétiques de type BRCA. Pour en savoir plus, lire notre article "Lésions bénignes du sein : quels sont les risques ?".

Pilule et traitement hormonal de la ménopause

Les scientifiques considèrent que le danger lié à la pilule contraceptive est très faible, voire négligeable7,8.
En 2003 et suite à différentes études alarmantes9,10, l’utilisation des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause (THS) était limitées11,12 : ils ne doivent être prescrits que si les troubles du climatère (principalement bouffées de chaleur) altèrent la qualité de vie des patientes, qui devront être clairement informées des effets secondaires de ces produits. La prescription devra se faire à la dose minimale efficace, pour une durée la plus courte possible avec des réévaluations régulières. 

L’augmentation du risque de cancer du sein dépend du produit utilisé. Selon les données françaises de l’étude E3N, il est important pour les combinaisons estroprogestatives (+ 80 %), quelle que soit la durée du traitement sauf pour les combinaisons estrogène + progestérone micronisée, pour lesquelles aucun lien n’a été observé. Les associations d’estrogènes et de rétroprogestérone induirait un sur-risque de 30 %. Enfin, les estrogènes seuls seraient responsables d’une hausse augmenteraient le risque de cancer du sein (+ 40 %), des données à confirmer car elles sont en contradiction avec les études anglo-saxonnes qui concluaient à l’absence de danger de ces produits.

Hygiène de vie

On constate des disparités d’incidence et de mortalité du cancer du sein très importantes d’un pays à l’autre. Il y a ainsi 5 fois moins de cancer du sein au Japon et à Hawaii que dans les pays de l’ouest. Cependant, les migrants présentent les mêmes taux d’incidence que les pays d’accueil, ce qui souligne l’importance des facteurs environnementaux.
Concernant l'hygiène de vie, aucun lien n'a pu être clairement établi entre le cancer du sein et une alimentation trop riche en graisse13, une consommation d'alcool ou de tabac. A contrario, l'obésité à l’âge adulte14 mais également durant l'adolescence15 favorise l'apparition de tumeur avant ou après la ménopause. Capable de lutter contre ce surpoids, une activité physique régulière permet de réduire le risque de cancer du sein16. Un temps suspecté, ni les augmentations mammaires17 ni les avortements18 n'ont d'influence sur la survenue de cette maladie.

Pour évaluer votre propre situation, n’hésitez pas à effectuer notre test exclusif. Rappelez-vous également que la meilleure protection est de participer activement au programme de dépistage qui offre tous les deux ans une mammographie à toutes les femmes de 50 à 74 ans.
David Bême
1 - BMJ, volume 321, septembre 2000 ; p.624-628
2 - NEJM 2003 ;348 :2339-47
3 - Am J Epidemiol. 1988 Nov;128(5):962-79.
4 - Lancet. 2002 Jul 20;360(9328):187-95.
5 - NEJM 1994 ;330 :81-87
6 - NEJM 2005 ;353 :229-37
7 - Lancet 1996 ;347 :1713-27
8 - NEJM 2002 ;346 :2025-32
9 - JAMA, Vol. 288 No. 3, July 17, 2002
10 - Lancet 2003 ;362 :419-427
11 - Traitement hormonal substitutif (THS): mise à jour des recommandations - 3/12/2003
12 - Rapport d’orientation sur les THS de la ménopause - Anaes/Afssaps, 11/5/2004
13 – NEJM 1996 ;334 :356-61
14 - Nutr Cancer.
2003;45(1):1-16.
15 – NEJM 2004 ;351 :1619-26
16 – NEJM 1997 ;336 :1269-75
17 – NEJM 1992 ;326 :1649-53
18 – NEJM 1997 ;336 :81-5
Source : http://www.doctissimo.fr


Au recoin de ce petit pays qu’on qualifie comme l’unique Pays Moins Avancé  (PAM) de l’Amérique, la notion de vivre en famille est encore une chose sacrée, par le simple fait que les parents tant bien que les enfants soient attachés les uns des autres. Les parents nourrissent toujours le désir de voir leurs enfants grandir ainsi que leurs petits-enfants sous le seuil de leur maison, car l’idée du communautarisme familial ne s’est jamais enfouie dans l’entendement ayitien depuis. 

Donc, Voir leurs enfants étant capable de voler de par leurs propres ailes constitue leur plus grande fierté, néanmoins les avoir encore près d’eux même avec leurs propres familles est encore un honneur et une joie inaltérable.  Par conséquent, cette façon ayitienne de vivre en communauté plus précisément en famille réunie, est sujette à d’innombrables critiques.  Certaines critiques vont à l’endroit des jeunes qu’on qualifie de parasites, qui veulent toujours même en étant adultes bénéficient de la largesse de leurs parents tout en se détournant de certaines responsabilités ; d’autres vont à l’endroit des parents qui souhaitent toujours avoir le plein contrôle du foyer de leurs enfants etc. Malgré les multiples critiques qu’on en fait, cette façon de faire constitue un point fort dans notre culture qui n’est du tout pas différent de certains pays européens comme l’Espagne par exemple. Je connais ici en Espagne des gens qui même à 40 ans sont encore sous le toit de leurs parents, et je suis plus que certain que les raisons ne sont pas différentes de celles d’Ayiti. Le cas exceptionnel que j’ai pu rencontrer, c’est un homme de 55 ans qui est encore chez ses parents. Je ne peux émettre aucune critique, mais tout bonnement je dois dire que c’est une affaire de culture et lorsqu’on parle de culture nous savons tous ce qu’elle représente pour un peuple. J’estime n’avoir pas cerné la question dans tous ces angles, c’est pourquoi je vous lance la balle afin de faire votre propre analyse. En outre, par le présent article je fais un rappel à tous les médisants qui voient uniquement le côté négatif du communautarisme familial sans prendre un peu de temps pour l’analyser sur son angle sociologique et culturel. Donc, avant de critiquer quoi que ce soit, il faut bien le cerner, pour ce faire il faut investiguer, car il est mauvais de s’entêter à dire du mal de ceux qu’on ne connait pas et mésinterpréter les choses qu’on ignore l’essence…

02 septiembre, 2013



Ces sept (7) conseils relatifs au maintien en bonne et due forme le ventre sont donnés à vous tous qui en avez marre d’être ventru. Si vous les suivez assidûment, il vous sera impossible de tomber dans l’obésité abdominale.  Ces derniers temps, nous constatons qu’il y ait un fort pourcentage d’obésité abdominale à travers le monde, une situation qui est due à une quantité de graisse

considérable ayant été accumulée au sein du corps. À noter qu’il y a 

4 types d'obésité sont décrits :


  • le type I : le surplus de graisse est réparti au niveau du corps sans localisation préférentielle ;
  • le type II : l'excès de graisse est concentré au niveau du tronc et de l'abdomen : il est question d'obésité androïde ;
  • le type III : l'accumulation de graisse se fait dans l'abdomen : il est question d'obésité viscérale ;
  • le type IV : la graisse se localise au niveau des hanches et des cuisses (niveau glutéofémoral) : c'est une obésité gynoïde.

Faites de l’exercice
De nombreuses études montrent que pour avoir un ventre plat, un régime ne suffit pas ! Pour perdre la graisse qui se loge dans notre abdomen, il est nécessaire de pratiquer une activité physique.

Dormez suffisamment
Des chercheurs américains ont mis en évidence un lien entre la durée du sommeil et le risque d’obésité abdominale. Ils ont montré que les jeunes adultes qui passaient moins de 5 heures par nuit dans les bras de Morphée avaient plus tendance à accumuler de la graisse viscérale que ceux qui dormaient 6 à 7 heures par nuit. En 5 ans ces petits dormeurs avaient vu leur taux de graisse viscérale augmenter de 32 % contre 13 % pour ceux qui affichaient 6 à 7 heures de sommeil. Les mêmes effets du manque de sommeil sont constatés chez l'adulte.

Evitez les graisses trans
Une étude menée chez le singe a montré que la consommation de graisses trans même en l’absence d’excès de calories favorisait la formation de graisse abdominale (2). Les graisses trans qui sont issues de l’hydrogénation des graisses végétales se trouvent dans tous les produits industriels contenant des huiles végétales hydrogénés. Pour savoir comment les contourner, lisez notre article Acide gras trans : comment les éviter.

Consommez moins de glucides, moins de graisses oméga-6, plus de graisses monoinsaturées et oméga-3
Un régime moins riche en graisses de la famille oméga-6 (huiles et margarines de tournesol, de maïs), plus riche en graisses monoinsaturées (huile d’olive, olive, avocat) et oméga-3 (huiles et margarines de colza, noix) pourrait prévenir l’obésité abdominale, selon des observations faites par des chercheurs espagnols.
A la suite de ces observations, une petite étude d’intervention é été conduite chez des volontaires (4). Elle a vérifié qu’avec un régime riche en graisses monoinsaturées, les graisses corporelles se concentrent moins dans la région abdominale qu’avec un régime riche en glucides (pain et dérivés, produits sucrés, pommes de terre). Cependant, dans cette étude les volontaires souffraient de résistance à l’insuline.
Une autre petite étude a été conduite à l’université Yale sur des volontaires en surpoids modéré. Elle semble confirmer qu’un régime plus riche en graisses monoinsaturées réduit la graisse viscérale de 33% en 28 jours. Au cours de cette étude, les volontaires ont perdu près de 4 kilos et près de 5 cm de tour de taille. L’étude n’a pas encore fait l’objet d’une publication.

Mangez des baies
Une étude de 2009 chez le rat – à confirmer chez l’homme – a trouvé qu’un régime riche en myrtilles réduit la graisse abdominale, « même lorsque les rats mangeaient très gras », souligne E. Mitchell Seymour, de l’université du Michigan. Les antioxydants des myrtilles (comme les anthocyanes) modifieraient le métabolisme du glucose, à l’origine de graisse abdominale.

Mâchez de la réglisse
Selon une étude japonaise de 2007, les flavonoïdes de la réglisse s’opposeraient à l’accumulation de graisse abdominale (5). Inutile de préciser, si vous voulez essayer, qu’un bâton de réglisse est plus approprié qu’un bonbon à la réglisse.

Références
(1) Hairston KG; Bryer-Ash M; Norris JM; Haffner S; Bowden DW; Wagenknecht LE. Sleep duration and five-year abdominal fat accumulation in a minority cohort: the iras family study. SLEEP 2010;33(3):289-295March 02, 2010
(2) Kavanagh K. Trans Fat Diet Induces Abdominal Obesity and Changes in Insulin Sensitivity in Monkeys. Obesity (2007) 15, 1675–1684; doi: 10.1038/oby.2007.200
(3) Garaulet M. Site-specific differences in the fatty acid composition of abdominal adipose tissue in an obese population from a Mediterranean area: relation with dietary fatty acids, plasma lipid profile, serum insulin, and central obesity. Am J Clin Nutr. 2001 Nov;74(5):585-91.
(4) Paniagua JA. Monounsaturated fat-rich diet prevents central body fat distribution and decreases postprandial adiponectin expression induced by a carbohydrate-rich diet in insulin-resistant subjects. Diabetes Care. 2007 Jul;30(7):1717-23. Epub 2007 Mar 23.
(5) Aoki F. Suppression by licorice flavonoids of abdominal fat accumulation and body weight gain in high-fat diet-induced obese C57BL/6J mice. Bioscience, biotechnology, and biochemistry 2007, vol. 71, no1, pp. 206-214.
source www.lanutrition.fr.


Joseph-Anténor Firmin est né au Cap Haïtien en 1850. D'origine modeste, élève assidu et dur à la tâche, il entre dans l'enseignement à 17 ans avant de faire de la comptabilité pour le service des douanes, puis pour une maison de commerce. En 1875, il est agent percepteur de la commune du Cap, tout en donnant des cours de grec, de latin et de français dans un établissement privé. 

Il s'intéresse à la politique et particulièrement au parti libéral. C'est dans ce cadre qu'il fonde un journal au Cap, Le Messager du Nord, où il se montre déjà sensible à «la question de couleur».
Il échoue à la députation en 1879 (d'après certains témoignages, ses adversaires font croire aux électeurs qu'il est blanc). En juin 1883, il est envoyé à Caracas par le président Salomon pour les fêtes du centenaire de Bolivar. Il refuse d'entrer dans un ministère et s'exile à Saint Thomas, puis à Paris où, soutenu par Louis-Joseph Janvier, il est reçu membre de la Société d'Anthropologie.
En 1885, Firmin publie De l'égalité des races humaines. Pour comprendre ce projet monumental, il est nécessaire d'en resituer le contexte. Entre 1853 et 1855, Gobineau a publié son tout aussi monumental Essai sur l'inégalité des races humaines, ouvrage illustrant un pessimisme romantique radical et une métaphysique raciale de l'histoire. Gobineau ne traite pas de ce qui doit être mais bien de ce qui a été, un âge d'or de l'«arianisme» et son déclin irréversible par la disparition progressive des «éléments créateurs de civilisation». Les colonisations se déchaîneront en s'appuyant sur l'alibi de la civilisation. Or, dans ce contexte, la position d'Haïti est stratégique: l'Indépendance puis l'instauration de différents types de gouvernements montrent précisément que l'inégalité supposée des races est battue en brèche par l'existence même, dans le concert des Nations, d'une République d'anciens esclaves devenus citoyens. 

L'ouvrage de Firmin est une compilation. En épuisant un à un les arguments du racisme scientifique, en montrant combien ils sont peu opératoires, tant sur un plan mythique que sur un plan scientifique, Firmin tente de ruiner les systèmes de compartimentage et de hiérarchisation des races humaines, fondées sur le volume de la boîte crânienne, la texture de la chevelure, les caractérisations phénotypiques, les répartitions linguistiques et cetera. Ce faisant, il réduit le discours scientifique de l'inégalité à un ensemble de superstitions, et met en crise la validité de ce discours. Il assigne à Haïti une place éminente dans le combat contre le préjugé et l'idéologie de la discrimination et de la hiérarchisation. Plus qu'un travail scientifique, il s'agit d'un ouvrage métacritique dans lequel Firmin prend en compte le lieu d'où il parle et d'où il écrit.
En 1888, il est en Haïti et prend part politiquement aux événements qui précipitent le départ de Salomon en 1888 (président depuis 1879) puis l'élimination du président Légitime (1888-1889) l'année suivante. Après la défense contre la raillerie raciste de l'étranger, il s'agit pour lui de dénoncer les insuffisances haïtiennes, et servir un État de telle sorte qu'il ne soit plus fondé sur les prébendes et la rapine. En 1889, Firmin est nommé par le président Hyppolite (1889-1896) ministre des Finances et des Relations extérieures. Il se distingue par ses compétences, ses pratiques et son honorabilité. Gestionnaire avisé, Firmin réorganise les administrations qu'il dirige, notamment celles des douanes et de la Banque Nationale, en diminuant les taux d'intérêt, ce qui facilite la reprise rapide des affaires, permettant notamment la régularisation du paiement mensuel des salariés de l'État. Les recettes plus abondantes grâce à ce climat de confiance entraînent la reprise du paiement de la Dette, dont le résultat financier fut la hausse de la cote des obligations à la bourse de Paris. Firmin réussit même ce tour de force en Haïti d'obtenir une trésorerie bénéficiaire. Jamais les finances de l'État n'auront été plus prospères. Fort de ses ressources, le pays verra un développement inégalé des travaux publics sous la présidence d'Hyppolite: ponts, éclairage public, arrivée du câble transatlantique à Port-au-Prince, téléphone dans les grandes villes, marchés. Pendant les deux années de son ministère, Firmin parvient à mener de façon subtile les négociations concernant la location du Môle Saint Nicolas avec les représentants politique et militaire des États-Unis en Haïti: Frederick Douglass, ambassadeur, figure emblématique de la lutte contre le préjugé de couleur et partisan de l'annexion d'Haïti, ainsi que l'amiral Gherardi. Firmin quitte le cabinet en 1891 et se retire en France, pendant qu'en Haïti on assiste à un durcissement du régime. Ce ministère laisse le souvenir d'une intelligence politique, faite de civisme exceptionnel et de probité administrative, un ensemble de pratiques qui constituent le firminisme.
Anténor Firmin publie à Paris en 1891 Haïti au point de vue politique, administratif et économique, texte d'une conférence et, en 1892, Une défense, plaquette qui est une réfutation des critiques émises par son successeur aux finances.
Il rentre en Haïti en 1893, et, lors de sa rencontre avec le cubain en exil, José Martí, évoque le projet de «confédération antilléenne». À Paris peu après, Firmin multiplie les contacts avec les milieux latino-américains, et s'intéresse de près à la question du panafricanisme. À l'avènement du président Sam en 1896, Firmin redevient ministre des Finances et des Relations extérieures, mais le Cabinet est renversé après un vote de la Chambre. C'est un nouveau départ pour l'exil. 

Firmin publie en 1898 Diplomate et diplomatie, qui concerne le traitement de l'affaire Lüders, qu'il compare à celui de l'affaire du Môle: alors que Firmin est parvenu à préserver l'intégrité du territoire national, le gouvernement de Sam cède face l'ultimatum de deux canonnières allemandes qui exigent une indemnité de 2000$ et une lettre d'excuse, alors que Lüders, commerçant allemand condamné pour avoir brutalisé un policier haïtien, avait été gracié et autorisé à quitter le territoire. Cette affaire eut un retentissement considérable sur le plan international: elle témoigne de la faiblesse de l'État haïtien dans un contexte où les menées impérialistes des puissances européennes sont particulièrement vives.
En 1900, il est nommé ministre plénipotentiaire à Paris. Il rentre en Haïti en 1902, au moment de la chute du président Sam. Ses partisans, appuyés par le général Nord Alexis et l'amiral Killick, entrent dans le gouvernement provisoire dirigé par Adolphe Boisrond-Canal. Firmin se prépare alors à l'élection présidentielle. Mais les propres ambitions de Nord Alexis le poussent à se retourner brutalement contre les firministes et à déclencher une sanglante guerre civile. Boisrond-Canal se range au côté de Nord-Alexis, dénonce Killick au gouvernement des États-Unis comme insurgé et son navire, le Crête-à-Pierrot comme «pirate». Après l'incendie de Petit-Goâve, les navires américains empêchent Killick d'appuyer les firministes. Firmin lui-même est l'objet de pressions internationales – notamment de l'association pan-africaine – pour se retirer de ce processus révolutionnaire, en faveur d'une intervention américaine. Enfin, le soutien allemand au gouvernement provisoire, résolument opposé à Firmin depuis l'affaire Lüders, se marque par la tentative de se saisir de Killick, qui choisit de saborder le Crête-à-Pierrot et de couler avec lui. Cette perte porte un coup fatal aux partisans de Firmin, qui est forcé de négocier. Il repart en exil en octobre 1902.
La situation économique se dégrade dangereusement: pour masquer les insuffisances de gestion, le président Nord Alexis (1902-1908) entraîne l'économie haïtienne dans une inflation importante et prône un discours ouvertement xénophobe, attribuant tous les malheurs d'Haïti à la présence étrangère. En 1904, année du Centenaire de l'Indépendance, la gourde n'a quasiment plus aucune valeur. Cette situation laisse percevoir le danger imminent d'une invasion états-unienne: en 1898, Hawaï est annexée; Cuba et Porto Rico sont mis sous tutelle à la fin de la guerre hispano-américaine. Les pressions française et allemande sur Haïti s'accentuent notablement et font régulièrement perdre la face au gouvernement haïtien : à plusieurs reprises et à la suite d'incidents diplomatiques, leurs navires de guerre menacent directement la ville de Port-au-Prince d'un bombardement. Pour contrer d'éventuelles insurrections, Nord Alexis instaure un régime de terreur, particulièrement sur les populations les plus pauvres.
Firmin publie un programme politique en 1905, Monsieur Roosevelt, président des États-Unis, et la République d'Haïti. Il y pose «les conditions pratiques qui doivent permettre à Haïti de faire preuve de l'aptitude de la race noire à constituer une société politique harmonieuse» (647). Il préconise un rapprochement entre Haïti et les États-Unis, brosse des tableaux comparés de l'histoire des deux pays, et insiste sur certains aspects du mal haïtien: le fonctionnement despotique des institutions, le manque de formation politique des élites, la gestion calamiteuse des finances publiques qui confine à l'économie de rapine. Il propose des réformes administratives en vue d'assurer le développement économique et surtout social du pays: il y exprime la doctrine d'un libéralisme résolument démocratique. On extrait souvent une phrase célèbre de ce livre: «Dans tous les pays, dans toutes les races, le progrès ne s'effectue, ne devient tangible que lorsque les couches sociales inférieures, qui forment toujours la majorité, tendent à monter en intelligence, en puissance, en dignité et en bien-être. Là où la politique, dite éclairée, ne consiste qu'à perpétuer l'infériorité de ces couches, formant l'assise même de la nation, en exploitant leur ignorance, il n'y a point de progrès possible...».
En janvier 1908, ses partisans pensant qu'ils seraient appuyés par les États-Unis, tentent un coup de force aux Gonaïves, qui est rapidement écrasé, faute de l'aide américaine. Le gouvernement américain redoute en effet une extension de cette insurrection à la République Dominicaine et à Cuba. Les chefs de l'insurrection sont fusillés. Parmi eux, les frères Coicou. La décision américaine s'accompagne d'une mise en garde aux représentations européennes. Désormais, l'État américain est nettement plus impliqué dans la politique haïtienne que n'importe quelle autre puissance. Mais en même temps, il n'intervient absolument pas lors du durcissement du régime, notamment lorsque celui-ci fait donner la troupe contre les paysans souffrant de famine (1908).
La chute de Nord Alexis puis l'élection à la présidence d'Antoine Simon (1908-1911) ne permettent pas à Firmin de reprendre une carrière politique. Il est envoyé ministre à La Havane, puis à Londres, tant le président Simon craint que cet intellectuel et rival potentiel ne soit trop près. Firmin ne rentrera plus en Haïti. Il s'installe à Saint Thomas, d'où il publie Les lettres de Saint Thomas dans lesquelles il met en perspective la construction toujours à réaliser de la démocratie haïtienne dans un ensemble plus vaste, une confédération des Antilles. En 1911, il publie une réflexion testamentaire et prophétique sur l'état d'Haïti, au titre évocateur: L'Effort dans le mal: «Homme, je puis disparaître, sans voir poindre à l'horizon national l'aurore d'un jour meilleur. Cependant, même après ma mort, il faudra de deux choses l'une: ou Haïti passe sous une domination étrangère, ou elle adopte résolument les principes au nom desquels j'ai toujours lutté et combattu. Car, au XXe siècle, et dans l'hémisphère occidental, aucun peuple ne peut vivre indéfiniment sous la tyrannie, dans l'injustice, l'ignorance et la misère». Firmin meurt la même année (1911). En 1915, les troupes états-uniennes débarquent en Haïti.

Fonctions
Président
Prédécesseur
Callisthène Fouchard (Finances et Commerce)
Pourcely Faine
(Relations extérieures)
Successeur
Solon Ménos
29 octobre 18893 mai 1891
Président
Prédécesseur
Saint-Martin Dupuy (Finances et Commerce)
Lui-même
(Relations extérieures)
Successeur
Hugon Lechaud
Président
Prédécesseur
Saint-Martin Dupuy (Relations extérieures)
Néré Numa
(Agriculture)
Maximilien Laforest
(Cultes)
Successeur
Lui-même (Relations extérieures)
Clément Haentjens
(Agriculture)
Léger Cauvin
(Cultes)
Membre du Gouvernement provisoire de la République d'Haïti
Biographie
Nom de naissance
Joseph Auguste Anténor Firmin
Date de naissance
Lieu de naissance
Date de décès
19 septembre 1911 (à 60 ans)
Lieu de décès
Nationalité
Parti politique
Parti Libéral
Conjoint
Marie Louise Victoria Rosa Salnave
Enfants
Anne-Marie Firmin
Georges Anténor Firmin
Profession

 
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Oeuvres principales:
Essais:
·         De l'égalité des races humaines (anthropologie positive). Paris: F. Pichon, 1885; Paris: L'Harmattan, 2003; Montréal: Mémoire d'encrier, 2005.
·         Haïti au point de vue politique, administratif et économique: conférence faite au Grand cercle de Paris, le 8 décembre 1891Paris: F. Pichon, 1891.
·         Diplomate et diplomatie: lettre ouverte à M. Solon Ménos. Cap-Haïtien: Imprimerie du Progrès, 1899.
·         M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d'Haïti. New York: Hamilton Bank Note Engraving and Printing Company / Paris, F. Pichon et Durand-Auzias, 1905.
·         Lettres de Saint Thomas. Études sociologiques, historiques et littéraires. Paris: V. Girard & E. Brière, 1910.
·         L'effort dans le mal. Port-au-Prince: Imprimerie H. Chauvet, 1911.
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Sur Anténor Firmin:
·         Dash, J. Michael. "Nineteenth-Century Haiti and the Archipelago of the Americas: Antenor Firmin's Letters from St. Thomas". Research in African Literatures 35.2 (Summer 2004): 44-53.
·         Fluehr-Lobban, Carolyn. "Anténor Firmin: Haitian Pioneer of Anthropology". American Anthropologist 102.3 (September 2000): 449-466.
·         Hoffmann, Léon-François. "Anténor Firmin et les États-Unis". Journal of Haitian Studies 3/4 (1997-1998).
·         Magloire-Danton, Gérarde. "Anténor Firmin and Jean Price-Mars: Revolution, Memory, Humanism". Small Axe: A Caribbean Journal of Criticism 18 (September 2005): 150-170.
·         Péan, Leslie. Comprendre Anténor Firmin; une inspiration pour le XXIe siècle. Port-au-Prince: Éditions de l'Université d'État d'Haïti, 2012.
·         Pompilus, Pradel. Anténor Firmin par lui-même: le champion de la négritude et de la démocratie haïtienne. Port-au-Prince: Éditions Pegasus, 1990. 115 p.
·         Price-Mars, Jean. Joseph Anténor Firmin. Port-au-Prince: Imprimerie du Séminaire Adventiste, 1978.
Traductions:
In English:
·         The Equality of the Human Races. Trad. Asselin Charles. Intro. Carolyn Fluehr-Lobban. New York: Garland, 2000. Urbana: University of Illinois Press, 2002.
Cet article est écrit par – Yves Chemla, je l’ai tiré du site http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/firmin.html afin de porter à votre connaissance le travail de bénédictin que cet homme de grande valeur qu’est Anténor  Firmin savait faire au sein du pays. Grand visionnaire il était mais n’avait pas eu l’onction du peuple afin de prendre les rênes du pouvoir. Malgré qu’il n’ait jamais été élu, il est resté comme l’un de nos plus populaires hommes politiques. Je suis plus que certain que vous avez découvert pas mal de choses que vous ignoriez sur lui au sein de cet article. Donc,  dans cette rubrique de littérature Ayitienne, vous allez côtoyer plus d’un littérateur  ayitien.  Mis à part du tableau se trouvant au corps du texte, je n’ai rien changé, c’est pour cela que vous pouvez constater que le concept Haïti est différent aux autres articles que j’ai déjà publié sur mon blog.