18 julio, 2013



Nombre d’historiens et écrivains rapportent que du temps de la colonie seuls les maitres savaient  manger de la soupe au giraumon, les esclaves n’y avaient même pas accès malgré qu’ils aient été les seuls à les semer et à en prendre soin. Nul besoin de dire combien prestigieux fut cette question de consommée de la soupe. Cette plante que les européens aimaient bien est originaire de l’Amérique tropicale, il est cultivé aussi de manière spontanée dans les régions tropicales et subtropicales. L'espèce se développe bien dans les zones humides de la Caraïbe et se multiplie par graines et bouture de tiges. Il fleurit en mai-juin et fructifie toute l'année surtout pendant la saison sèche. La récolte des fruits intervient deux mois après les premières fleurs. Le terme giraumon est attesté depuis 1614, et désignait une sorte de courge cultivée dans les îles des Antilles par les amérindiens.

En Ayiti, on utilise le giraumon pour faire la fameuse soupe de l'indépendance, soit le 1er janvier, date de l’anniversaire de l'indépendance d'Ayiti. Il faut noter que la consommation de la soupe au Giraumon a une valeur historique et politique, car les aïeux après l’indépendance ordonnaient à tous de consommer cette soupe, afin de prouver au reste du monde, plus particulièrement à la France, que nous sommes devenus un peuple libre et indépendant, et que dorénavant nous pouvons et nous voulons nous diriger nous-mêmes, d’où notre autodétermination.
Depuis ce passé mémorial jusqu’á date, la soupe au giraumon rentre dans notre tradition, aucune famille en Ayiti ne pourrait ne pas manger cette soupe ce jour encore glorieux. D’ailleurs, au cours de cette journée, il a y toujours une sorte d’échange et de partage entre les  voisins, donc, si une famille n’avait pas eu la possibilité de s’en préparer, elle en trouvera par la largesse de son ou de ses voisins. 


Ce grand jour qu’est le  1er janvier, depuis lors devient une journée de retrouvailles, de partage, de convivialité et de réconciliation au sein de cette grande communauté Ayitienne. Ce nouvel an par la dégustation de la soupe apporte toujours de l’espoir à un peuple qui en a soif. Des gens de la diaspora de partout, en majeur partie savent rentrer dans le pays pour passer ce moment merveilleux en famille en vue pour commémorer une fois de plus non seulement leur indépendance mais aussi  honorer la mémoire infinie de tous les braves qui nous racheté du joug de l’esclavage. Ceux qui ne peuvent pas rentrer en Ayiti préparent leur soupe à l’étranger, car la consommation de la soupe concerne tout ce qui a rapport à l’âme  ayitienne, et donne un sentiment d’appartenance et reflète dans une certaine mesure notre identité. À mes compatriotes ayitiens qui sont un peu partout à travers le monde, soyez fiers de vous et ne cessez jamais de pratiquer et de respecter le peu de traditions qui nous sont encore restées, car d’elles découlent notre identité.


 



Voici une recette que je crois être assez exhaustive pour tous ceux et toutes celles qui voudraient se préparer de la soupe au giraumon.

Temps de préparation : 20 minutes
Temps de cuisson : 35 minutes
Portions : 4 à 6

Ingrédients
• 1 courge giraumon d’environ 1,3 kg (3 lb)
• 454 g (1 lb) de bœuf de haut de surlonge coupé en dés
• 15 ml (1 c. à soupe) de jus de citron
• 30 ml (2 c. à soupe) d’huile d’olive
• 2 carottes, pelées et coupées en cubes
• 2 branches de céleri, coupées en dés
• 1 blanc de poireau, émincé
• 3 oignons verts, émincés
• 2 gousses d’ail, hachées
• 1,25 litre (5 tasses) de bouillon de poulet
• 2 pommes de terre, pelées et coupées en gros cubes
• 1 patate douce, pelée et coupée en gros cubes
• 45 ml (3 c. à soupe) de persil plat ciselé
• Jus de citron au goût
• Sel d’oignon et d’ail
• Poivre

Préparation
1.       Placer la grille au centre du four. Préchauffer le four à 180 °C (350 °F).
2.       Déposer la courge sur une plaque ou dans un plat de cuisson. Cuire au four jusqu’à ce qu’un couteau y pénètre facilement, soit environ 1 h 20.
3.       Couper la courge en deux et la vider de ses graines. Retirer la chair à l’aide d’une cuillère et écraser grossièrement à la fourchette. (Elle peut aussi être passée au robot.)
4.       Dans un bol, mélanger la viande avec le jus de citron pour nettoyer la viande (tradition). Dans un tamis, rincer la viande sous l’eau tiède. Éponger sur du papier absorbant.
5.       Dans une casserole à feu vif, dorer la viande dans l’huile. Saler et poivrer. Ajouter l’ail (écraser l’ail en purée avec l’épice du chef au mortier préalablement) puis, ajouter les carottes, le céleri, le poireau et les oignons.

Faire revenir de 3 à 4 minutes.
Ajouter le bouillon, la purée de courge, les pommes de terre et la patate douce. Porter à ébullition. Couvrir et laisser mijoter doucement de 30 à 35 minutes ou jusqu’à ce que la viande soit tendre.
Ajouter le persil et du jus de citron au goût. Rectifier l’assaisonnement.
Note
Épices Boya aboda : sel assaisonné
Épices du chef : mélange de persil séché, piment séché, graines de sésame, sel d’oignon ou d’ail (ressemble à épices à salade)
Le temps de cuisson à l’autocuiseur est d’environ 25 minutes une fois sous pression. Cette soupe se congèle très bien.

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