La population
des Maasaï constitue une population d’éleveurs et de guerriers semi-nomades
d'Afrique de l'Est, qui vivent principalement dans le centre et le sud-ouest du
Kenya, le nord de la Tanzanie. Ils appartiennent au groupe des sociétés
nilotiques (Les nilotiques sont réparties sur une vaste région s'étendant sur
le Soudan du Sud, le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie) et ont émigré depuis le
sud du Soudan vers le XVe siècle, accompagnés de leurs bétails domestiques.
Par le
simple fait qu’il occupe en Afrique de l’Est de nombreux parcs animaliers a
probablement contribué à faire de ce peuple l’un des plus connus du grand
public occidental. Ils maintiennent leurs traditions culturelles tout en
prenant part aux forces économiques, sociales, et politiques contemporaines,
dans la région et au-delà. En Tanzanie ces populations subissent actuellement
des tentatives d'expropriation de la part du gouvernement du président Jakaya
Kikwete principalement.
L’espace
de terre que ces populations occupent s'étend de chaque côté de la frontière
qui sépare le Kenya de la Tanzanie, entre les monts Kenya et le Kilimandjaro
(plus haut sommet de l'Afrique avec 5 895 m). Le climat y est chaud et sec.
Leur
territoire compte différentes réserves naturelles et de grands territoires où
les animaux sont protégés : rhinocéros, lions, buffles, éléphants, girafes,
gnous, gazelles, zèbres…
Ces semi
nomades de l’Afrique de l’Est qu’on appelle les Massaï sont se sont déplacés du
nord au sud, entraînant la migration d’autres groupes, jusqu’à s’implanter dans
une longue région allant du nord du Kenya au centre de la Tanzanie.
Une
partie importante des terres massaï a été conquise par les colons britanniques
et allemands à la fin du XIXe siècle, c’est ainsi que les influences occidentales
commençaient par s’implanter au sein de ces communautés traditionnelles. Nous
allons un peu plus loin voir ensemble les dégâts causés par ces influences.
Les gouvernements
Kenyan et tanzanien ont voulu par pression leur faire transformer en
sédentaire, mais ils ont résisté, et leur résistance a contribué à générer chez
nombre d’observateurs une vision romantique de leur mode de vie, étant considéré
comme un exemple d’harmonie avec la nature. Leur conservatisme est sans doute
également à l’origine de l’attrait qu’ils exercent sur les touristes
occidentaux.
Selon
plus d’une source, la population maasaï serait comprise entre 300 000 et 880
000 personnes. Au Kenya, ils sont au nombre 841 622 après les derniers
recensements de 2009. Ils se répartissent en cinq groupes : les Arusha, les
Baraguyu, les Kisongo, les Purko et les Samburu. Ils vivaient en dehors de
toute modernité et d’infrastructures, d’ailleurs ils construisent de petites
maisons circulaires temporaires en utilisant des branchages entrecroisés,
recouverts de bouse de vache et de boue. Ce mélange sèche rapidement au soleil
pour devenir suffisamment dur.
Leurs
maisons sont toutes construites de la même manière : une pièce où les invités
peuvent discuter, une pièce pour les animaux, la pièce principale où il y a le
feu pour cuire les aliments et les nattes pour dormir, posées par terre. Il n'y
a pas de meubles.
À l’opposé
des autres communautés ce sont les femmes qui construisent les maisons et
s’occupent de la vie du village (entretien des maisons, repas, vêtements…). Les
hommes veillent à la sécurité du campement et s’occupent du bétail. (Sur ce
point la différence avec Ayiti est tenue puisque tout comme les femmes Maasaï,
ce sont les femmes en Ayiti qui s’occupent du traintrain quotidien, la seule différence
est qu’en Ayiti ce ne sont pas les femmes qui construisent les maisons, cette
tâche revient aux hommes)
Les
Massaï se nourrissent surtout de laitages et de sang. Ils peuvent en effet
prélever le sang des jeunes bovins sans les tuer, en les incisant au niveau du
cou d’une flèche tirée dans la veine jugulaire. Un bol de sang mélangé à du
lait constitue l’aliment de base. La viande est consommée plus rarement et ne
doit jamais être mêlée à du lait ; elle est réservée à certaines cérémonies ou
occasions particulières.
Sur le
plan culturel, ils ont une société patriarcale qui est le plus ou moins
gérontocratique, les anciens prennent toutes les décisions pour l’ensemble du
groupe. Le chef spirituel, oloiboni ou laibon, agit comme un intermédiaire
entre les Massaï et leur dieu Enkai.
Il est le détenteur des connaissances traditionnelles concernant les plantes médicinales
et peut pratiquer la divination et la magie.
Ils sont
divisés en clans patrilinéaires et en classes d'âge. Les hommes passent
successivement dans cinq classes d’âge : enfants,
jeunes guerriers, guerriers adultes, jeunes aînés puis aînés. Le passage
d’une classe à l’autre est accompagné de rites initiatiques. Ainsi, les anciens
délivrent aux enfants des connaissances concernant les plantes, les animaux,
mais aussi les usages et l’histoire de leur peuple. Les garçons massaï
deviennent de jeunes guerriers ou morane vers l'âge de quinze ans. Un ancien
leur apprendra le maniement des armes, les chants de guerre, les danses
traditionnelles. Différentes cérémonies initiatiques accompagnent le passage
des jeunes Massaï mâles à l’âge adulte. Le plus important est la circoncision, qui peut être
pratiquée au même moment pour de nombreux individus. Ces personnes
appartiennent dès lors à une même classe d’âge. Les jeunes garçons ne doivent
ni faire de bruit, ni bouger durant la cérémonie.
Il a
été dit que chaque jeune devait tuer un lion avant sa circoncision : il s’agit
d’un mythe véhiculé notamment dans le cadre de l’industrie touristique. Il est
vrai toutefois que tuer un lion permet d’acquérir célébrité et prestige au sein
de la communauté. Ce mythe est largement évoqué dans le livre de Joseph Kessel, Le Lion. Après le rite
de circoncision, les jeunes guerriers partent vivre en groupe dans un village
spécialement construit pour eux (manyatta), loin de l’univers féminin. Ils ne
pourront se marier qu’une fois qu’ils seront devenus des guerriers adultes.
Les
mariages des filles sont souvent organisés par les pères avant leur naissance,
ce qui signifie que ces enfants n’ont aucun droit de s’autodéterminer, ils
doivent apprendre à aimer toutes les tournures de la tradition, puisque depuis,
les choses ont toujours été ainsi, ce sont les parents qui choisissent à qui
donner les mains de leurs filles. Les relations hors mariage des filles avant
la puberté sont considérées comme naturelles. Pour déclarer son amour à un
guerrier, la femme massaï l'invite chez elle pour boire du lait. La nouvelle
structure familiale est fondée lors de la naissance du premier enfant. Les
femmes ne peuvent se marier qu’une fois au cours de leur vie. Les hommes
peuvent se marier plusieurs fois et même avoir plusieurs épouses s’ils
possèdent suffisamment de bétail. Les femmes ne peuvent pas avoir plus de dix
enfants.
Ils sont
monothéistes, ils pensent que leur dieu est bienveillant, il s’appelle Enkai ou
Ngai, dieu créateur se manifestant à travers la pluie et le ciel. Son épouse,
Olapa, est la lune.
Aujourd'hui,
beaucoup de Maasaï sont chrétiens car ils subissent fortement l’influence des
occidentaux, ils parlent le maa
ainsi généralement que le swahili, langue vernaculaire de l'Afrique de l'Est,
et parfois de nos jours l'anglais.
Outre
la circoncision ou l’excision, les enfants des deux sexes subissaient autrefois
une ablation de l’une ou de deux incisives inférieures.
Les
Massaï aujourd’hui
De
nos jours les Maassaï bien qu'ils soient très attachés à leurs origines et à
leur culture, de nombreux Massaï ont abandonné leur mode de vie traditionnel
pour le style de vie occidental. Certains jeunes ont émigré en Europe ou en
Amérique du Nord, afin notamment de poursuivre des études supérieures. C’est
justement en poursuivant leurs études que ce péchant outrancier vers la culture
occidentale s’est grandement développé, et c’est l’une des raisons pour
lesquelles que j’affirme que ces populations qui jadis résistaient aux mépris, aux
caprices, aux chantages et aux humiliations
des occidentaux commencent par être broyées par le système occidental. Au lieu
de se laisser rapidement broyer par le système, ces jeunes devaient prendre de
toutes les écoles occidentales ceux qu’elles ont de meilleurs et retourner chez
eux pour consolider leurs populations. Je ne condamne pas la modernité mais je
suis horrifié face à l’aliénation et l’acculturation qu’elle implique
souventefois.
Les
gouvernements tanzanien et kényan ont en effet tenté de mettre en place des
projets de développement visant à modifier les modes de vie traditionnels des
Massaï et à les sédentariser afin qu'ils respectent les frontières. Ces
tentatives se sont soldées par un appauvrissement généralisé des populations
massaï, qui jusque-là géraient efficacement leur bétail.
Depuis
début 2013 une campagne d'expropriation des terres menace les populations
Massaï de Tanzanie. En effet le gouvernement du président Jakaya Kikwete tente
de récupérer les terres de ces héritiers de la culture Massaï. Des projets de
viviers pour safaris sont notamment évoqués. Les populations ont d'ailleurs
lancé une pétition mondiale afin d'attirer l'attention des citoyens du monde
sur cette mise en péril de leur culture. Le gouvernement Tanzanien ne devait pas
procéder à l’expropriation des terres de ces populations, puisque leur culture
hantait et hante encore aujourd’hui plus d’un touriste à travers le monde. Vouloir
changer leur mode de vie signifie chercher à combattre les diversités
culturelles, ce qui est impossible, puisque la culture demeure quoi qu’il
advienne l’âme d’un peuple.
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