25 julio, 2013



La population des Maasaï constitue une population d’éleveurs et de guerriers semi-nomades d'Afrique de l'Est, qui vivent principalement dans le centre et le sud-ouest du Kenya, le nord de la Tanzanie. Ils appartiennent au groupe des sociétés nilotiques (Les nilotiques sont réparties sur une vaste région s'étendant sur le Soudan du Sud, le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie) et ont émigré depuis le sud du Soudan vers le XVe siècle, accompagnés de leurs bétails domestiques.
Par le simple fait qu’il occupe en Afrique de l’Est de nombreux parcs animaliers a probablement contribué à faire de ce peuple l’un des plus connus du grand public occidental. Ils maintiennent leurs traditions culturelles tout en prenant part aux forces économiques, sociales, et politiques contemporaines, dans la région et au-delà. En Tanzanie ces populations subissent actuellement des tentatives d'expropriation de la part du gouvernement du président Jakaya Kikwete principalement.

L’espace de terre que ces populations occupent s'étend de chaque côté de la frontière qui sépare le Kenya de la Tanzanie, entre les monts Kenya et le Kilimandjaro (plus haut sommet de l'Afrique avec 5 895 m). Le climat y est chaud et sec.
Leur territoire compte différentes réserves naturelles et de grands territoires où les animaux sont protégés : rhinocéros, lions, buffles, éléphants, girafes, gnous, gazelles, zèbres…
Ces semi nomades de l’Afrique de l’Est qu’on appelle les Massaï sont se sont déplacés du nord au sud, entraînant la migration d’autres groupes, jusqu’à s’implanter dans une longue région allant du nord du Kenya au centre de la Tanzanie.
Une partie importante des terres massaï a été conquise par les colons britanniques et allemands à la fin du XIXe siècle, c’est ainsi que les influences occidentales commençaient par s’implanter au sein de ces communautés traditionnelles. Nous allons un peu plus loin voir ensemble les dégâts  causés par ces influences.

Les gouvernements Kenyan et tanzanien ont voulu par pression leur faire transformer en sédentaire, mais ils ont résisté, et leur résistance a contribué à générer chez nombre d’observateurs une vision romantique de leur mode de vie, étant considéré comme un exemple d’harmonie avec la nature. Leur conservatisme est sans doute également à l’origine de l’attrait qu’ils exercent sur les touristes occidentaux.

Selon plus d’une source, la population maasaï serait comprise entre 300 000 et 880 000 personnes. Au Kenya, ils sont au nombre 841 622 après les derniers recensements de 2009. Ils se répartissent en cinq groupes : les Arusha, les Baraguyu, les Kisongo, les Purko et les Samburu. Ils vivaient en dehors de toute modernité et d’infrastructures, d’ailleurs ils construisent de petites maisons circulaires temporaires en utilisant des branchages entrecroisés, recouverts de bouse de vache et de boue. Ce mélange sèche rapidement au soleil pour devenir suffisamment dur.

Leurs maisons sont toutes construites de la même manière : une pièce où les invités peuvent discuter, une pièce pour les animaux, la pièce principale où il y a le feu pour cuire les aliments et les nattes pour dormir, posées par terre. Il n'y a pas de meubles.
À l’opposé des autres communautés ce sont les femmes qui construisent les maisons et s’occupent de la vie du village (entretien des maisons, repas, vêtements…). Les hommes veillent à la sécurité du campement et s’occupent du bétail. (Sur ce point la différence avec Ayiti est tenue puisque tout comme les femmes Maasaï, ce sont les femmes en Ayiti qui s’occupent du traintrain quotidien, la seule différence est qu’en Ayiti ce ne sont pas les femmes qui construisent les maisons, cette tâche revient aux hommes)
Les Massaï se nourrissent surtout de laitages et de sang. Ils peuvent en effet prélever le sang des jeunes bovins sans les tuer, en les incisant au niveau du cou d’une flèche tirée dans la veine jugulaire. Un bol de sang mélangé à du lait constitue l’aliment de base. La viande est consommée plus rarement et ne doit jamais être mêlée à du lait ; elle est réservée à certaines cérémonies ou occasions particulières.
Sur le plan culturel, ils ont une société patriarcale qui est le plus ou moins gérontocratique, les anciens prennent toutes les décisions pour l’ensemble du groupe. Le chef spirituel, oloiboni ou laibon, agit comme un intermédiaire entre les Massaï et leur dieu Enkai. Il est le détenteur des connaissances traditionnelles concernant les plantes médicinales et peut pratiquer la divination et la magie.

Ils sont divisés en clans patrilinéaires et en classes d'âge. Les hommes passent successivement dans cinq classes d’âge : enfants, jeunes guerriers, guerriers adultes, jeunes aînés puis aînés. Le passage d’une classe à l’autre est accompagné de rites initiatiques. Ainsi, les anciens délivrent aux enfants des connaissances concernant les plantes, les animaux, mais aussi les usages et l’histoire de leur peuple. Les garçons massaï deviennent de jeunes guerriers ou morane vers l'âge de quinze ans. Un ancien leur apprendra le maniement des armes, les chants de guerre, les danses traditionnelles. Différentes cérémonies initiatiques accompagnent le passage des jeunes Massaï mâles à l’âge adulte. Le plus important est la circoncision, qui peut être pratiquée au même moment pour de nombreux individus. Ces personnes appartiennent dès lors à une même classe d’âge. Les jeunes garçons ne doivent ni faire de bruit, ni bouger durant la cérémonie.
Il a été dit que chaque jeune devait tuer un lion avant sa circoncision : il s’agit d’un mythe véhiculé notamment dans le cadre de l’industrie touristique. Il est vrai toutefois que tuer un lion permet d’acquérir célébrité et prestige au sein de la communauté. Ce mythe est largement évoqué dans le livre de Joseph Kessel, Le Lion. Après le rite de circoncision, les jeunes guerriers partent vivre en groupe dans un village spécialement construit pour eux (manyatta), loin de l’univers féminin. Ils ne pourront se marier qu’une fois qu’ils seront devenus des guerriers adultes.
Les mariages des filles sont souvent organisés par les pères avant leur naissance, ce qui signifie que ces enfants n’ont aucun droit de s’autodéterminer, ils doivent apprendre à aimer toutes les tournures de la tradition, puisque depuis, les choses ont toujours été ainsi, ce sont les parents qui choisissent à qui donner les mains de leurs filles. Les relations hors mariage des filles avant la puberté sont considérées comme naturelles. Pour déclarer son amour à un guerrier, la femme massaï l'invite chez elle pour boire du lait. La nouvelle structure familiale est fondée lors de la naissance du premier enfant. Les femmes ne peuvent se marier qu’une fois au cours de leur vie. Les hommes peuvent se marier plusieurs fois et même avoir plusieurs épouses s’ils possèdent suffisamment de bétail. Les femmes ne peuvent pas avoir plus de dix enfants.
Ils sont monothéistes, ils pensent que leur dieu est bienveillant, il s’appelle Enkai ou Ngai, dieu créateur se manifestant à travers la pluie et le ciel. Son épouse, Olapa, est la lune.
Aujourd'hui, beaucoup de Maasaï sont chrétiens car ils subissent fortement l’influence des occidentaux, ils parlent le maa ainsi généralement que le swahili, langue vernaculaire de l'Afrique de l'Est, et parfois de nos jours l'anglais.
Outre la circoncision ou l’excision, les enfants des deux sexes subissaient autrefois une ablation de l’une ou de deux incisives inférieures.

Les Massaï aujourd’hui
De nos jours les Maassaï bien qu'ils soient très attachés à leurs origines et à leur culture, de nombreux Massaï ont abandonné leur mode de vie traditionnel pour le style de vie occidental. Certains jeunes ont émigré en Europe ou en Amérique du Nord, afin notamment de poursuivre des études supérieures. C’est justement en poursuivant leurs études que ce péchant outrancier vers la culture occidentale s’est grandement développé, et c’est l’une des raisons pour lesquelles que j’affirme que ces populations qui jadis résistaient aux mépris, aux  caprices, aux chantages et aux humiliations des occidentaux commencent par être broyées par le système occidental. Au lieu de se laisser rapidement broyer par le système, ces jeunes devaient prendre de toutes les écoles occidentales ceux qu’elles ont de meilleurs et retourner chez eux pour consolider leurs populations. Je ne condamne pas la modernité mais je suis horrifié face à l’aliénation et l’acculturation qu’elle implique souventefois.
Les gouvernements tanzanien et kényan ont en effet tenté de mettre en place des projets de développement visant à modifier les modes de vie traditionnels des Massaï et à les sédentariser afin qu'ils respectent les frontières. Ces tentatives se sont soldées par un appauvrissement généralisé des populations massaï, qui jusque-là géraient efficacement leur bétail.

Depuis début 2013 une campagne d'expropriation des terres menace les populations Massaï de Tanzanie. En effet le gouvernement du président Jakaya Kikwete tente de récupérer les terres de ces héritiers de la culture Massaï. Des projets de viviers pour safaris sont notamment évoqués. Les populations ont d'ailleurs lancé une pétition mondiale afin d'attirer l'attention des citoyens du monde sur cette mise en péril de leur culture. Le gouvernement Tanzanien ne devait pas procéder à l’expropriation des terres de ces populations, puisque leur culture hantait et hante encore aujourd’hui plus d’un touriste à travers le monde. Vouloir changer leur mode de vie signifie chercher à combattre les diversités culturelles, ce qui est impossible, puisque la culture demeure quoi qu’il advienne l’âme d’un peuple.

0 commentaires :

Publicar un comentario