Quelle
est la plus grande preuve d’amour que de sacrifier toute sa vie pour celui ou
celle qu’on aime ? Il n’en existe pas de plus grande. La vie des mères en Ayiti
constitue depuis des années, des sujets d’études et de grandes recherches. Dans
les sociétés occidentales surtout, ces gens n’arrivent pas à comprendre comment
quelqu’un peut passer toute sa vie à faire un travail de routine tel un robot
sans un moment de loisirs. Mais, ils ne savent pas que le plus grand plaisir et
bonheur ces mères, résident dans le bien-être de leurs enfants, lequel bien-être
qui se forge dans les méandres des humiliations quotidiennes.
Pour elles, une
fois que les enfants aillent bien, leurs cœurs sont en liesse, et elles vont
tout aussi bien. Il n’est pas donné à tout le monde d’être mère en Ayiti, le
pourquoi ? C’est parce qu’être maman dans ce pays, demande une certaine
préparation, être prête ne veut pas dire avoir une maîtrise ou un doctorat à l’université,
non, loin de là, être prête signifie, être imbibée de cette tradition remontant
à ce passé immémorial, à savoir l’avenir et le bien-être des enfants d’abord et
avant tout et sa vie s’il y a lieu. C’est ainsi mes parents ont toujours pensé,
et je pense que c’est une chose qu’ils ont héritée de leurs parents.
Je ne
me plains jamais d’être ayitien, au contraire, j’en suis fier, puisqu’avoir des
parents ayitiens me donne déjà toutes les forces et les déterminations qu’il faut
pour réussir dans la vie. Je me pose toujours cette question ; comment quelqu’un
peut oublier son existence pour le bien être d’un autre ou des autres ? Comment
peuvent-elles faire de si grands exploits (les mères ayitiennes)?
Je
connais des mères, des marchandes ambulantes qui à longueur de journées transportent
un panier avec quelques petites provisions afin de non seulement donner à
manger à leurs enfants mais de faire leur éducation. J’en connais d’autres se
levant de très tôt les matins pour se rendre au marché, à environ 40 kilomètres
avec un âne bien chargé et même parfois surchargé uniquement pour le bien-être
de leurs enfants. Sans oublier ceux travaillant dans des factoreries comme des
esclaves pour un salaire pitoyable, des marchandes de pâtés, des marchandes d’arachides
etc. qui se sacrifient pour leurs enfants. Je n’ai pas la prétention de montrer
la supériorité des mères conséquentes ayitiennes vis-à-vis des autres, mais je
voulais un peu insister et faire la lumière sur l’origine des hommes et des
femmes brillants et cultivés que nous avons en Ayiti, j’ose même dire que les
plus brillants du pays sont des fils et des petits fils de ces mères humiliées,
maltraitées, méprisées, bref des marchandes pour la plupart ambulantes. Les plus
grands avocats, les plus grands médecins, les plus grands ingénieurs du pays,
bref les plus influents intellectuels sont des filles et fils de ces mères sans
égale.
Ces
mères qui pendant toute leur existence travail pour le bonheur des autres,
méritent un honneur sans pareil et inaltérable. Comprendre les mères ayitiennes
requiert un voyage très profond dans la culture et dans les coutumes d’Ayiti.
Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les plus respectueuses et respectées
des mères en Ayiti sont celles qui n’ont
jamais été à l’école, car être mère dans ce dit pays ne signifie pas seulement
être intellectuelle et prête physiologiquement, elle est davantage question de
tradition. Dans les sociétés occidentales, les gens pensent que nous avons des
esclaves comme mamans, au regard de toutes les responsabilités qui leur sont
incombées, mais il est une chose qu’ils oublient « on ne peut pas
remplacer l’orient par l’occident ». Les mères ayitiennes sont les
vecteurs qui transmettent les vraies valeurs qui nous restent encore en Ayiti.
Honneur
et mérite à ces merveilles que nous cesserons jamais de contempler.
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