23 julio, 2013

Quelle est la plus grande preuve d’amour que de sacrifier toute sa vie pour celui ou celle qu’on aime ? Il n’en existe pas de plus grande. La vie des mères en Ayiti constitue depuis des années, des sujets d’études et de grandes recherches. Dans les sociétés occidentales surtout, ces gens n’arrivent pas à comprendre comment quelqu’un peut passer toute sa vie à faire un travail de routine tel un robot sans un moment de loisirs. Mais, ils ne savent pas que le plus grand plaisir et bonheur ces mères, résident dans le bien-être de leurs enfants, lequel bien-être qui se forge dans les méandres des humiliations quotidiennes. 


Pour elles, une fois que les enfants aillent bien, leurs cœurs sont en liesse, et elles vont tout aussi bien. Il n’est pas donné à tout le monde d’être mère en Ayiti, le pourquoi ? C’est parce qu’être maman dans ce pays, demande une certaine préparation, être prête ne veut pas dire avoir une maîtrise ou un doctorat à l’université, non, loin de là, être prête signifie, être imbibée de cette tradition remontant à ce passé immémorial, à savoir l’avenir et le bien-être des enfants d’abord et avant tout et sa vie s’il y a lieu. C’est ainsi mes parents ont toujours pensé, et je pense que c’est une chose qu’ils ont héritée de leurs parents.
Je ne me plains jamais d’être ayitien, au contraire, j’en suis fier, puisqu’avoir des parents ayitiens me donne déjà toutes les forces et les déterminations qu’il faut pour réussir dans la vie. Je me pose toujours cette question ; comment quelqu’un peut oublier son existence pour le bien être d’un autre ou des autres ? Comment peuvent-elles faire de si grands exploits (les mères ayitiennes)? 

Je connais des mères, des marchandes ambulantes qui à longueur de journées transportent un panier avec quelques petites provisions afin de non seulement donner à manger à leurs enfants mais de faire leur éducation. J’en connais d’autres se levant de très tôt les matins pour se rendre au marché, à environ 40 kilomètres avec un âne bien chargé et même parfois surchargé uniquement pour le bien-être de leurs enfants. Sans oublier ceux travaillant dans des factoreries comme des esclaves pour un salaire pitoyable, des marchandes de pâtés, des marchandes d’arachides etc. qui se sacrifient pour leurs enfants. Je n’ai pas la prétention de montrer la supériorité des mères conséquentes ayitiennes vis-à-vis des autres, mais je voulais un peu insister et faire la lumière sur l’origine des hommes et des femmes brillants et cultivés que nous avons en Ayiti, j’ose même dire que les plus brillants du pays sont des fils et des petits fils de ces mères humiliées, maltraitées, méprisées, bref des marchandes pour la plupart ambulantes. Les plus grands avocats, les plus grands médecins, les plus grands ingénieurs du pays, bref les plus influents intellectuels sont des filles et fils de ces mères sans égale.

Ces mères qui pendant toute leur existence travail pour le bonheur des autres, méritent un honneur sans pareil et inaltérable. Comprendre les mères ayitiennes requiert un voyage très profond dans la culture et dans les coutumes d’Ayiti. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les plus respectueuses et respectées des  mères en Ayiti sont celles qui n’ont jamais été à l’école, car être mère dans ce dit pays ne signifie pas seulement être intellectuelle et prête physiologiquement, elle est davantage question de tradition. Dans les sociétés occidentales, les gens pensent que nous avons des esclaves comme mamans, au regard de toutes les responsabilités qui leur sont incombées, mais il est une chose qu’ils oublient « on ne peut pas remplacer l’orient par l’occident ». Les mères ayitiennes sont les vecteurs qui transmettent les vraies valeurs qui nous restent encore en Ayiti.
Honneur et mérite à ces merveilles que nous cesserons jamais de contempler.

0 commentaires :

Publicar un comentario