Le bonheur et le plaisir que je rencontrais dans la campagne où je suis né,
quand je me rendais là-bas durant les
grandes vacances pour me régaler avec mes petits amis d’enfance. Ces moments de
divertissements surgissent dans mes penssées comme si c’était hier matin et je
me suis plongé sans le vouloir au fond d’un si lointain passé pour revivre
cette période immortelle. Je me rappelle comme si c’était hier, où, à tour de
rôle mes amis et moi savions jouer au cache-cache, à la marelle ″au tonton
Bouki et Malice[1]″, où Bouki était toujours l’idiot et Malice
l’intelligent qui prédominait en tout. Je me rappelle comme si c’était
hier quand je mangeais du maïs boulli, du ″chanchanm[2]″, quand je buvais
de l’ akasan[3]
et du lait″ dans un petit marché tous les jeudis matin aux fins fonds de la
campagne, où je densais le ″Rara[4] ″ à l’insu de ma maman par crainte de ne pas être fouetté. Je viens tout juste de me rappeller de mon
jeu de prédilection ″ Manmie et Papie[5]″ où je savais donner des ordres aux
enfants protagonistes d’aller chercher de l’eau à quelques kilomètres au sein du
bourg afin de fortifier le degré d’autorité que je prétendais exercer sur eux.
L’image des enfants d’alors me reflètent à l’esprit comme un film, où les
petits garçons pour s’assurer qu’ils ont conquis le coeur des petites filles
demandaient des preuves d’amour, jusqu’à dâte je me souviens de ma première
preuve d’amour; combien merveilleux était ce gand jour! Malheureusement,
j’avais mordu les lèvres de la petite puisque je ne savais pas trop bien
comment faire.
Je me rappelle des valeurs des
filles de mon adoslecence où l’on ne pouvait même pas leur toucher les seins
puisque c’était trop sacré, je me rappelle de la culture de lecture et d’écriture
qu’elles imposaient indirectement aux petits garçons, des jeux de
correspndances qui savaient contribuer tant au développement intellectuel que
social de ces jeunes. Je me rappelle le respect que les enfants prodiguaient
même aux inconnus car en ce temps-là quiconque pourrait les fouetter s’il les
voyait faire des choses bizarres en pleine rue et s’ils manquaient de respect à
ceux qui sont plus âgés. Je me rappelle des petits poèmes et lettres d’amour
que je savais écrire pour affermir ma relation avec ma petite copine, je me
rappelle, de la réponse de presque toutes les fillettes avec qui j’avais eu des
flirts ″ je ne vais rien faire avant le mariage″, ainsi je me contentais à
donner des petits baisers secs pour me rassurer que c’est moi le seigneur de
leur royaume. Je me rappelle de mes timides ʺje t’aimeʺ…
Je me rappelle les injures des
citadins vis-à-vis de paysans et la réponse des paysans à l’endroit de ces
derniers ″ si nous ne cultivons pas vous ne pourrez pas manger car vos ventres
dépendent de nous qui labourons chaque jour la terre″. Je me rappelle
de mes premières années à l’Université où certains de mes collègues
m’appelaient ″nègre Fort Jacques, paysan Kenscoff″ pour me destabilier et
marginaliser, mais le paysan portait en lui et porte encore des valeurs
Ayitiennes. Je me rappelle des
kilomètres je savais parcourir à pied pour me rendre à l’école, quelques fois
sans rien manger toute la journée j’ai du étudier et rédiger mes devoirs, je me
rappelle de mes humilations du passé qui m’ont pu aider à surmonter mes
barrages, me surprendre à moi-même et me forger un caractère d’acier, j’ai dit
merci à tous ceux qui m’ont dit non, à tous ceux qui m’ont méprisé, minimisé
car ces choses me permettent de grandir davantage, m’affermissent la
détermination et m’aiguiser la foi. Je me rappelle du comunautarisme
paysan, de l’entraide, de la fraternité, de la convivialité et des échanges de
plats de nourriture qui se faisaient entre les voisins d’un même village. Je me
rappelle de tellement de choses que je suis en train de chercher avec une loupe
que je ne n’arrive pas à trouver faute de la perte de nos valeurs. Mes chers
(ères) amis (es), mettons nous ensemble afin de sauvegarder le peu qu’il nous
reste de nos moeurs et coutumes, de nos valeurs. Autrefois, les enfants
respectaient et craignaient les plus agés maintenant le respect n´est plus
puisque certains âgés sont promoteurs du phénomene ″zo kiki[6]″ donc, en guise de
respect ils sont en pleine rivalité afin de voir qui va découvrir plus de secrets
dans l´entre-jambe des petites filles. Je me rappelle tellement de bonnes
choses qui n’existent plus, j’ai eu une si grande nostalgie.
Hélas!!! Ces moments ne reviendront jamais.
[1] C’est un petit jeu qui
était tres en vogue en Ayiti, où une personne qui se croit être trop
intelligente se faisait passer pour Malice et l’autre étant idiot est dominé
par son antagoniste.
[2] Le chanchanm est un
mélange de la poudre de maïs et du
sucre. Les gens dans la campagne le consomment beaucoup le plus souvent durant
les grandes vacances.
[3] C’est un petit déjeuner
qu’on prépare en Ayiti avec la crème du maïs en y ajoutant du lait, et du
sucre.
[4] Le rara est une manifestation
culturelle Ayitienne durant les périodes pascales.
[5] Le jeu manmie et papi et
un petit jeu d’enfant où le petit garçon joue le rôle de papa et la petite
fille celle de maman, ils se donnent des petits baisers à l’insu des autres
enfants.
[6] Le zo kiki est un nouveau
concept crée en Haïti décrivant la pédophilie, des personnes âgés qui ont des
relations avec des mineurs.
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