Une semaine de découverte.
Plus d’un lorsqu’il parle d’Haïti fait uniquement référence à Port-au-Prince sans tenir compte de la réalité des gens vivant dans les provinces, plus de 20 ans de routine ne suffisait pas et ne peut égaler cette semaine que j’ai prise afin de visiter des organisations paysannes de quatre des départements du pays. Ce voyage local a pour moi autant d’importance qu’une année d’apprentissage de grandes théories, certaines apprises à l’école, je les vérifie pendant cette semaine passée en compagnie des paysans, étant convaincus à l’heure qu’il est d’être l’une des couches aussi importantes du pays. Dans notre culture, les politiques utilisent les classes paysannes et le gros peuple souventefois comme un pont jeté à la direction du pouvoir, mais une fois traversé ce cul-de-sac, ils oublient toutes les promesses faites lors des campagnes électorales. Les piliers socio-culturel et politique d’Haïti reposent sur le travail des paysans. On s’est rendu à Désarmes, on a côtoyé des gens m’expliquant qu’à la veille de la chute de Jean Claude Duvalier les arbres de ladite localité étaient tous abattus sous la direction du gouvernement, lequel voulait combattre les opposants qu’il appelait « kamoken » ou criminels. Ce qui faisait de cette zone un véritable désert. Par conséquent, par la conscience collective qui animait les habitants de Désarmes, ils ont pu graduellement reboiser la zone et faire de cette dernière l’une des localités les plus reboisées du pays et ceci sans l’aide de l’État, uniquement par son autorisation. Après avoir quitté ce lieu le lendemain matin de très tôt, on se rendait à Papaye, malgré les encombrements de la route, on y parvenait fort bien. En arrivant là-bas, les gens avec lesquels ne devrions nous entretenir étaient partis compte tenu de notre retard dû à ces problèmes rencontrés au cours de la route. On effectuait seuls la visite dans l’enceinte de MPP (Mouvement des paysans de papaye) un centre de formation de cadres paysans, étant la référence de toutes les organisations paysannes, fondée depuis 1937 et contient environs 71 000 membres. Nous avions eu la chance de visiter tous les travaux de cette école destinée à aider et à promouvoir non seulement l’agriculture mais aussi des techniques pouvant permettre aux paysans de mieux changer leur mode de vie sans attendre vainement l’État qui pour ces derniers n’est qu’une utopie et une illusion persistante.
En laissant ce lieu, on se rendait à Gros Morne, dans la 7ème section communale qu’on appelle « Moulin », On a été surpris de voir comment ces paysans se mettaient ensemble à travers une structure qu’on appelle, Organisation des Paysans de la 7ème section communale Gros Morne (OP7G), cette zone est très reculée, on se trouvait dans pleins de difficultés de pouvoir placer des appels téléphoniques, mais cela n’empêche du tout pas ces gens à se mettre ensemble, en l’absence, disent-ils d’un État providence, qui les soutiendrait. Cette organisation paysanne existe depuis 8 ans dans la zone, elle joue un rôle de support à tous les habitants de la zone même à ceux qui n’en font pas partie. Après avoir enquêté sur tout ce petit territoire, elle sensibilise les gens tout en les disant que la meilleure façon de combattre leur misère commune et ceux qui les exploitent et les appauvrissent par des prêts à des taux usuraires (100%), c’est lorsqu’ils arrivent à se mettre ensemble. Et ceux-là, qui les exploitent ils les appellent selon leur formule (gwo pwason kap manje ti pwason), signifiant littéralement, les gros poissons mangent les petits. Cette organisation contient 2865 membres, elle a un comité exécutif et parallèlement des commissions, telles que commission de : Santé, agriculture, gestion, d’enquête et de conciliation… Elle organise une carte sociale qui lui permet d’évaluer la productivité de chaque famille, progrès et regret afin de pouvoir mieux intervenir lorsque le besoin de se fait sentir, outre cela, elle a une banque agricole où elle conserve les denrées de ses membres. Cette organisation de par sa structure nous est restée imprégner à l’esprit. À chaque réunion ils font des campagnes de sensibilisation tout en utilisant des illustrations ne faisant que resserrer leur lien. Au début, ils se distanciaient les uns des autres tout en ignorant qu’ils avaient besoin les uns des autres, mais une fois remarqué la nécessité, ils finissaient par se mettre ensemble. Fondamentalement, il ne peut pas y avoir d’ennemis au sein de cette structure, c’est pour cela tous ceux et toutes celles qui avaient préalablement des différends, une fois intégré OP7G ils ou elles se donnent la main puisque là où il y a méfiance il y a nécessairement mésentente et cette dernière conduit à la désunion totale. Chaque membre de chaque commission donne des cotisations et ce sont toutes ces cotisations ajoutées à celles des autres membres qui permettent à l’organisation de débuter ses activités et cette cotisation l’a permis de résoudre les problèmes de sa communauté mais aussi aider les autres zones qui sont dans le besoin. Nous avons en exemple Boute Benoit qui est un technicien agricole et formateur, il nous témoigne que ses enfants sont à l’université grâce à l’agriculture et à l’encadrement reçu dans l’OP7G afin de mieux savoir cultiver la terre. Si l’on rapporte les paroles de ce dernier on dirait que là où l’État a failli à sa mission, les citoyens conséquents doivent s’unir en vue de résoudre leurs problèmes communs.
Après notre passage à Moulin, on se rendait à Jean Rabel, spécialement à « la coma », Nous avions rencontré un Monsieur se nommant Célina Joanès, qui a passé une bonne partie de sa vie aux États-Unis, et une fois retourné en Haïti il a créé cette organisation paysanne au nom d’ « ADRUH » qui dans cette localité permet aux paysans de mieux cultiver la terre. La coma est une section communale très difficile, où il y a une sècheresse à nulle autre pareille, la terre qui est la seule source de revenu des habitants ne peut pas être cultivée compte tenu d’une carence considérable d’eau, la pluie ne tombe depuis environs 8 mois dans l’année selon les dires des paysans ce qui fait que la vie de tous devient précaire et difficile mais malgré tout ils subsistent puisqu’ils se mettent ensemble. Aussi paradoxal que cela paraisse, il y a une rivière pas trop loin des jardins des paysans mais ils ne peuvent pas l’utiliser parce qu’ils n’ont pas un système d’irrigation, donc ils sont en train de souffrir, pas parce qu’ils sont pauvres mais parce qu’ils ne peuvent pas exploiter leurs ressources naturelles pour pouvoir produire.
Nous reconnaissons le courage des habitants de la coma qui malgré leurs misères s’entendent au lieu de s’entredéchirer, ADRUH n’est pas la seule organisation paysanne dans la zone mais, à nos sens elle est la mieux structurée. Et tout comme OP7G elle est très sollicitée par d’autres zones en vue de pouvoir former les planteurs et les orienter dans la culture de la terre.
À noter que ces organisations paysannes se donnent une triple mission :
1- Former un staff de techniciens agricoles pouvant aider les paysans à mieux cultiver la terre avec de bonnes techniques et de méthodes.
2- Sensibiliser les gens sur la nécessité de se mettre ensemble, sur une base d’intérêts communs.
3- Inculquer à ces derniers les vraies valeurs tout en primant l’importance à accorder à l’environnement etc.
Nous croyons comprendre très profondément que les organisations paysannes sont toutes apolitiques mais elles constituent une force prépondérante tant dans la vie culturelle et politique. Une force Culturelle dans la mesure où les coutumes haïtiennes s’appliquent mieux et sans arrêt dans nos campagnes. Une force politique dans le sens que les politiques en ont toujours besoin pour accéder au pouvoir. Nous avions suivi avec beaucoup d’intérêts les déclarations de tout un chacun et nous avions pu rapidement comprendre qu’ils finissaient par découvrir la manœuvre de certains «polis p’tis chiens» «haïr siens» ils cajolent l’électorat ou le peuple quand ils l’ont besoin mais une fois avoir le pouvoir ils l’ont mis à l’écart. Ce qui nous est resté gravé dans la mémoire c’est que, ces paysans qui arrivent à s’unir sont pour la plupart des gens qui ne savent ni lire ni écrire, ils sont des analphabètes mais ils ont pris conscience de leur état et cette capacité leur conduisant à la prise de conscience a transcendé l’analphabétisme, donc le savoir lire et écrire ne leur constitue plus un handicap. Cela prouve également que ces derniers sont plus aptes au changement du pays que les gouvernants, aucun pays ne peut progresser quand l’opposition ne prend pas la position étant favorable au bien-être collectif.
Nous avons des gouvernants caméléons tout comme l’opposition qui critique sans mettre la main dans la patte pour changer. Quand les gens de cette soit disant opposition sont embauchés et voilà sont disparues toutes critiques, ce n’est pas celle-là que nous avons besoin. Nous avons besoin une qui soit capable de défendre l’intérêt du pays en toute objectivité. Ce voyage local nous amène aussi à remarquer que ces organisations paysannes fonctionnent aussi bien que la façon que l’État devrait s’organiser, pas parce qu’elles ont des moyens, mais parce qu’elles ont de la volonté, bref elles se composent des gens dévoués. Le véritable état n’est pas l’ensemble des structures mises en place en vue de l’organisation d’un espace, mais le peuple, puisqu’il est le seul à élire les gouvernants et du même coup le seul à leur ôté aussi le pouvoir quand ils n’accomplissent pas leurs tâches. Nous avons une culture politique différente de tous les autres peuples de l’hémisphère, nos politiciens ne font pas carrière pour la plupart, ce sont des gens qui viennent de partout et de nulle part et bénéficiant d’une quelconque popularité sans avoir aucune expertise encore moins une idée de comment fonctionne une organisation sociale. Et aussi bizarre que cela paraisse, ils arrivent au timon des affaires de l’État. Que peut-on attendre de meilleur de ces hommes, qui n’ont aucune idée de comment fonctionne une simple administration voire l’État?
Quelqu’un qui a su faire carrière au sein d’une bonne organisation paysanne, s’il possède les critères retenus et exigés il est mieux placé à prendre en charge la gestion de la chose publique, et celui qui arrive à faire carrière dans le bénévolat de l’organisation paysanne n’aura pas besoin de travailler dans l’État mais pour l’État. Travailler dans l’État c’est pour ses propres intérêts et celui de sa famille mais travailler pour l’État c’est pour le bien-être collectif de la population. Cette semaine passée à explorer les facettes de la culture politique haïtienne nous a permis de découvrir que le politicien haïtien est celui qui travaille pour s’enrichir, pour augmenter ses privilèges aux détriments des autres, tels les réactionnaires de l’époques coloniale. Mais l’homme politique est celui utilisant la politique comme une vertu, sa vie se suffit à lui-même. Ressources rares en Haïti.
L’espoir n’est pas perdu, nous sommes convaincus puisque les paysans font élèves et leurs instructions se transmettront de génération en génération où les vraies valeurs haïtiennes remonteront en surface.
Plus d’un lorsqu’il parle d’Haïti fait uniquement référence à Port-au-Prince sans tenir compte de la réalité des gens vivant dans les provinces, plus de 20 ans de routine ne suffisait pas et ne peut égaler cette semaine que j’ai prise afin de visiter des organisations paysannes de quatre des départements du pays. Ce voyage local a pour moi autant d’importance qu’une année d’apprentissage de grandes théories, certaines apprises à l’école, je les vérifie pendant cette semaine passée en compagnie des paysans, étant convaincus à l’heure qu’il est d’être l’une des couches aussi importantes du pays. Dans notre culture, les politiques utilisent les classes paysannes et le gros peuple souventefois comme un pont jeté à la direction du pouvoir, mais une fois traversé ce cul-de-sac, ils oublient toutes les promesses faites lors des campagnes électorales. Les piliers socio-culturel et politique d’Haïti reposent sur le travail des paysans. On s’est rendu à Désarmes, on a côtoyé des gens m’expliquant qu’à la veille de la chute de Jean Claude Duvalier les arbres de ladite localité étaient tous abattus sous la direction du gouvernement, lequel voulait combattre les opposants qu’il appelait « kamoken » ou criminels. Ce qui faisait de cette zone un véritable désert. Par conséquent, par la conscience collective qui animait les habitants de Désarmes, ils ont pu graduellement reboiser la zone et faire de cette dernière l’une des localités les plus reboisées du pays et ceci sans l’aide de l’État, uniquement par son autorisation. Après avoir quitté ce lieu le lendemain matin de très tôt, on se rendait à Papaye, malgré les encombrements de la route, on y parvenait fort bien. En arrivant là-bas, les gens avec lesquels ne devrions nous entretenir étaient partis compte tenu de notre retard dû à ces problèmes rencontrés au cours de la route. On effectuait seuls la visite dans l’enceinte de MPP (Mouvement des paysans de papaye) un centre de formation de cadres paysans, étant la référence de toutes les organisations paysannes, fondée depuis 1937 et contient environs 71 000 membres. Nous avions eu la chance de visiter tous les travaux de cette école destinée à aider et à promouvoir non seulement l’agriculture mais aussi des techniques pouvant permettre aux paysans de mieux changer leur mode de vie sans attendre vainement l’État qui pour ces derniers n’est qu’une utopie et une illusion persistante.
En laissant ce lieu, on se rendait à Gros Morne, dans la 7ème section communale qu’on appelle « Moulin », On a été surpris de voir comment ces paysans se mettaient ensemble à travers une structure qu’on appelle, Organisation des Paysans de la 7ème section communale Gros Morne (OP7G), cette zone est très reculée, on se trouvait dans pleins de difficultés de pouvoir placer des appels téléphoniques, mais cela n’empêche du tout pas ces gens à se mettre ensemble, en l’absence, disent-ils d’un État providence, qui les soutiendrait. Cette organisation paysanne existe depuis 8 ans dans la zone, elle joue un rôle de support à tous les habitants de la zone même à ceux qui n’en font pas partie. Après avoir enquêté sur tout ce petit territoire, elle sensibilise les gens tout en les disant que la meilleure façon de combattre leur misère commune et ceux qui les exploitent et les appauvrissent par des prêts à des taux usuraires (100%), c’est lorsqu’ils arrivent à se mettre ensemble. Et ceux-là, qui les exploitent ils les appellent selon leur formule (gwo pwason kap manje ti pwason), signifiant littéralement, les gros poissons mangent les petits. Cette organisation contient 2865 membres, elle a un comité exécutif et parallèlement des commissions, telles que commission de : Santé, agriculture, gestion, d’enquête et de conciliation… Elle organise une carte sociale qui lui permet d’évaluer la productivité de chaque famille, progrès et regret afin de pouvoir mieux intervenir lorsque le besoin de se fait sentir, outre cela, elle a une banque agricole où elle conserve les denrées de ses membres. Cette organisation de par sa structure nous est restée imprégner à l’esprit. À chaque réunion ils font des campagnes de sensibilisation tout en utilisant des illustrations ne faisant que resserrer leur lien. Au début, ils se distanciaient les uns des autres tout en ignorant qu’ils avaient besoin les uns des autres, mais une fois remarqué la nécessité, ils finissaient par se mettre ensemble. Fondamentalement, il ne peut pas y avoir d’ennemis au sein de cette structure, c’est pour cela tous ceux et toutes celles qui avaient préalablement des différends, une fois intégré OP7G ils ou elles se donnent la main puisque là où il y a méfiance il y a nécessairement mésentente et cette dernière conduit à la désunion totale. Chaque membre de chaque commission donne des cotisations et ce sont toutes ces cotisations ajoutées à celles des autres membres qui permettent à l’organisation de débuter ses activités et cette cotisation l’a permis de résoudre les problèmes de sa communauté mais aussi aider les autres zones qui sont dans le besoin. Nous avons en exemple Boute Benoit qui est un technicien agricole et formateur, il nous témoigne que ses enfants sont à l’université grâce à l’agriculture et à l’encadrement reçu dans l’OP7G afin de mieux savoir cultiver la terre. Si l’on rapporte les paroles de ce dernier on dirait que là où l’État a failli à sa mission, les citoyens conséquents doivent s’unir en vue de résoudre leurs problèmes communs.
Après notre passage à Moulin, on se rendait à Jean Rabel, spécialement à « la coma », Nous avions rencontré un Monsieur se nommant Célina Joanès, qui a passé une bonne partie de sa vie aux États-Unis, et une fois retourné en Haïti il a créé cette organisation paysanne au nom d’ « ADRUH » qui dans cette localité permet aux paysans de mieux cultiver la terre. La coma est une section communale très difficile, où il y a une sècheresse à nulle autre pareille, la terre qui est la seule source de revenu des habitants ne peut pas être cultivée compte tenu d’une carence considérable d’eau, la pluie ne tombe depuis environs 8 mois dans l’année selon les dires des paysans ce qui fait que la vie de tous devient précaire et difficile mais malgré tout ils subsistent puisqu’ils se mettent ensemble. Aussi paradoxal que cela paraisse, il y a une rivière pas trop loin des jardins des paysans mais ils ne peuvent pas l’utiliser parce qu’ils n’ont pas un système d’irrigation, donc ils sont en train de souffrir, pas parce qu’ils sont pauvres mais parce qu’ils ne peuvent pas exploiter leurs ressources naturelles pour pouvoir produire.
Nous reconnaissons le courage des habitants de la coma qui malgré leurs misères s’entendent au lieu de s’entredéchirer, ADRUH n’est pas la seule organisation paysanne dans la zone mais, à nos sens elle est la mieux structurée. Et tout comme OP7G elle est très sollicitée par d’autres zones en vue de pouvoir former les planteurs et les orienter dans la culture de la terre.
À noter que ces organisations paysannes se donnent une triple mission :
1- Former un staff de techniciens agricoles pouvant aider les paysans à mieux cultiver la terre avec de bonnes techniques et de méthodes.
2- Sensibiliser les gens sur la nécessité de se mettre ensemble, sur une base d’intérêts communs.
3- Inculquer à ces derniers les vraies valeurs tout en primant l’importance à accorder à l’environnement etc.
Nous croyons comprendre très profondément que les organisations paysannes sont toutes apolitiques mais elles constituent une force prépondérante tant dans la vie culturelle et politique. Une force Culturelle dans la mesure où les coutumes haïtiennes s’appliquent mieux et sans arrêt dans nos campagnes. Une force politique dans le sens que les politiques en ont toujours besoin pour accéder au pouvoir. Nous avions suivi avec beaucoup d’intérêts les déclarations de tout un chacun et nous avions pu rapidement comprendre qu’ils finissaient par découvrir la manœuvre de certains «polis p’tis chiens» «haïr siens» ils cajolent l’électorat ou le peuple quand ils l’ont besoin mais une fois avoir le pouvoir ils l’ont mis à l’écart. Ce qui nous est resté gravé dans la mémoire c’est que, ces paysans qui arrivent à s’unir sont pour la plupart des gens qui ne savent ni lire ni écrire, ils sont des analphabètes mais ils ont pris conscience de leur état et cette capacité leur conduisant à la prise de conscience a transcendé l’analphabétisme, donc le savoir lire et écrire ne leur constitue plus un handicap. Cela prouve également que ces derniers sont plus aptes au changement du pays que les gouvernants, aucun pays ne peut progresser quand l’opposition ne prend pas la position étant favorable au bien-être collectif.
Nous avons des gouvernants caméléons tout comme l’opposition qui critique sans mettre la main dans la patte pour changer. Quand les gens de cette soit disant opposition sont embauchés et voilà sont disparues toutes critiques, ce n’est pas celle-là que nous avons besoin. Nous avons besoin une qui soit capable de défendre l’intérêt du pays en toute objectivité. Ce voyage local nous amène aussi à remarquer que ces organisations paysannes fonctionnent aussi bien que la façon que l’État devrait s’organiser, pas parce qu’elles ont des moyens, mais parce qu’elles ont de la volonté, bref elles se composent des gens dévoués. Le véritable état n’est pas l’ensemble des structures mises en place en vue de l’organisation d’un espace, mais le peuple, puisqu’il est le seul à élire les gouvernants et du même coup le seul à leur ôté aussi le pouvoir quand ils n’accomplissent pas leurs tâches. Nous avons une culture politique différente de tous les autres peuples de l’hémisphère, nos politiciens ne font pas carrière pour la plupart, ce sont des gens qui viennent de partout et de nulle part et bénéficiant d’une quelconque popularité sans avoir aucune expertise encore moins une idée de comment fonctionne une organisation sociale. Et aussi bizarre que cela paraisse, ils arrivent au timon des affaires de l’État. Que peut-on attendre de meilleur de ces hommes, qui n’ont aucune idée de comment fonctionne une simple administration voire l’État?
Quelqu’un qui a su faire carrière au sein d’une bonne organisation paysanne, s’il possède les critères retenus et exigés il est mieux placé à prendre en charge la gestion de la chose publique, et celui qui arrive à faire carrière dans le bénévolat de l’organisation paysanne n’aura pas besoin de travailler dans l’État mais pour l’État. Travailler dans l’État c’est pour ses propres intérêts et celui de sa famille mais travailler pour l’État c’est pour le bien-être collectif de la population. Cette semaine passée à explorer les facettes de la culture politique haïtienne nous a permis de découvrir que le politicien haïtien est celui qui travaille pour s’enrichir, pour augmenter ses privilèges aux détriments des autres, tels les réactionnaires de l’époques coloniale. Mais l’homme politique est celui utilisant la politique comme une vertu, sa vie se suffit à lui-même. Ressources rares en Haïti.
L’espoir n’est pas perdu, nous sommes convaincus puisque les paysans font élèves et leurs instructions se transmettront de génération en génération où les vraies valeurs haïtiennes remonteront en surface.
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