Dans tout pays où l’armée est absente la diplomatie est l’outil de défense, c’est ce qu’on a toujours dit. Mais une telle affirmation est largement critiquée par plus d’un spécialiste en relations internationales précisant l’importance de la puissance militaire dans les relations interétatiques. Ils ont plutôt affirmé que c’est la puissante militaire d’un pays qui permet à sa diplomatie d’être influente et florissante, dans ce cas, plus un pays peut dissuader plus il sera imposant sur la scène internationale. Nous pouvons prendre l’exemple des Etats Unis d’Amérique. D’une part, ils ont un engin militaire extraordinaire qui fait que les autres pays manifestent une certaine déférence à leur égard, d’autre part, leurs diplomates sont formés à l’université, ce ne sont pas des activistes politiques qui ont soutenus un candidat lors de la campagne électorale et qui bénéficient sa largesse et sa gratitude en retour. Ce sont des gens dûment formés qu’ils envoient dans d’autres pays pour défendre les intérêts de leur pays. À ce niveau, je me serais entièrement mis d’accord à François DUVALIER, qui déclarait qu’ « en matière politique la reconnaissance est une lâcheté », ce n’est pas en plaçant quelqu’un dans un poste pour lequel il n’a même pas le mérite et la compétence que l’on va être reconnaissant. L’homme qu’il faut doit réellement être à la place qu’il faut. Et c’est ce qui nous manque en Haïti.
Nous n’ignorons pas que les campagnes électorales dans plus d’un pays soient financées par des grands donateurs espérant occuper une fonction prestigieuse en retour, mais les pays sérieux réservent un quota étant destiné à cette fin, le plus souvent 25 %. Par conséquent, dans notre pays c’est l’inverse, on embauche davantage de gens qui n’ont pas étudié la diplomatie et les relations internationales, certaines fois même ceux qui n’ont même pas une formation universitaire adéquate et le reste est réservé au strict minimum qui a pris la peine d’étudier cette discipline s’avérant cruciale pour la défense d’un pays. Comment traiter la question haïtiano-dominicaine si nos diplomates qui sont là-bas ne sont pas à la hauteur de la tâche qui leur est incombée ? Comment vont-ils défendre les intérêts du pays et ses ressortissants si ces derniers ne savent pas ce qu’ils doivent faire ? Dans les Antilles, la Caraïbe, en Amérique latine, centrale et du nord, en Europe et au reste du monde les ressortissants haïtiens sont quasiment livrés à eux même comme des orphelins sans que personne ne vienne à leurs secours. Alors que les fonctions du diplomate et du consul sont déterminées par les conventions de vienne sur les relations diplomatiques et consulaires du 18 Avril 1961.
Sans vouloir offenser et calomnier ces derniers qui représentent Haïti un peu partout à travers le monde, je suis persuadé qu’il y en a parmi eux qui n’ont jamais lu ces deux (2) conventions voire connaitre leur existence. En constatant ce problème, je trouve qu’il m’est plus qu’impérieux de porter à la connaissance de ces derniers leurs fonctions, du même coup, les ressortissants haïtiens dans quel que pays qu’ils se soient trouvés en lisant cet article saura rappeler aux consuls et aux diplomates leurs vraies fonctions et ce pourquoi le gouvernement les place là où ils sont.
D’une part, les fonctions diplomatiques sont les suivantes :
1. Représenter l’État accréditant auprès de l’État accréditaire ;
2. Protéger dans l’État accréditaire les intérêts de l’État accréditant et de ses ressortissants, dans les limites admises par le droit international ;
3. Négocier avec le gouvernement de l’État accréditaire ;
4. S’informer par tous les moyens licites des conditions et de l’évolution des événements dans l’État accréditaire et faire rapport à ce sujet au gouvernement de l’État accréditant ;
5. Promouvoir des relations amicales et développer les relations économiques, culturelles et scientifiques entre l’État accréditant et l’État accréditaire.
D’autre part, les fonctions consulaires sont les suivantes :
1. Protéger dans l’État de résidence les intérêts de l’État d’envoi et de ses ressortissants personnes physiques et morales dans les limites admises par le droit international ;
2. Favoriser le développement des relations commerciales, économiques, culturelles et scientifiques entre l’État d’envoi et l’État de résidence et promouvoir de toute autre manière des relations amicales entre eux ;
3. S’informer par tous les moyens licites, des conditions et, l’évolution de de la vie commerciale, économique, culturelle et scientifique de l’État de résidence, faire rapport à ce sujet au gouvernement de l’État d’envoi et donner des renseignements aux personnes intéressées ;
4. Délivrer des passeports et des documents de voyage aux ressortissants de l’État d’envoi, ainsi que des visas et documents appropriés aux personnes qui désirent se rendre dans l’État d’envoi ;
5. Prêter secours et assistance aux ressortissants, personnes physiques et morales de l’État d’envoi ;
6. Agir en qualité de notaire et officier d’état civil et remplir des fonctions similaires, ainsi que certaines autres fonctions d’ordre administratif, autant que les lois et règlements de l’État de résidence ne s’y opposent pas ;
7. Sauvegarder les intérêts des ressortissants, personnes physiques et morales de l’État d’envoi, dans les successions sur le territoire de l’État de résidence conformément aux lois et règlements de l’État de l’État de résidence ;
8. Sauvegarder, dans les limites fixées par les lois et règlements de l’État de résidence, les intérêts des mineurs et des incapables ressortissants de l’État d’envoi, particulièrement lorsque l’institution d’une tutelle ou d’une curatelle à leur égard est requise ;
9. Sous réserves des pratiques et procédures en vigueur dans l’État de résidence, représenter les ressortissants de l’État d’envoi ou prendre des dispositions afin d’assurer leur représentation ;
10. Transmettre des actes judiciaires ou extra-judiciaires ou exécuter des commissions rogatoires conformément aux accords internationaux en vigueur ou, à défaut de tels accords, de toute manière compatible avec les lois et règlements de l’État de résidence ;
11. Exercer les droits de contrôle et d’inspection prévus par les lois et règlements de l’État d’envoi sur les navires de mer et sur les bateaux fluviaux ayant la nationalité de l’État d’envoi et sur les avions immatriculés dans cet État, ainsi que sur leurs équipages ;
12. Prêter assistance aux navires, bateaux et avions de l’État d’envoi sur le territoire de l’État de résidence.
13. Exercer toute autre fonction confiée à un poste consulaire par l’État d’envoi que n’interdisent pas les lois et règlements de l’État de résidence ou auxquels l’État de résidence ne s’y oppose pas ou qui sont mentionnées aux accords internationaux en vigueur entre l’État d’envoi et l’État de résidence.
Je me suis fait cette obligation en tant que futur politologue et diplomate haïtien de relater les multiples fonctions du diplomate et du consul via cet article afin que ceux qui ne savaient véritablement pas leurs fonctions puissent après avoir lu celui-ci pourvoir de meilleurs services tant qu’au pays qu’à ses ressortissants là où ils sont accrédités. Du même coup, il permettra à tous les ressortissants haïtiens dans quel que pays qu’ils se soient trouvés de savoir comment ils doivent être représentés et soumettre leurs doléances lorsqu’ils sont livrés à eux même comme des brebis sans berger.
Bibliographies :
Convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 Avril 1963, art. 5, fonctions consulaires.
Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 Avril 1961. Entrée en vigueur le 24 Avril 1964. Nations Unies, Recueil des traités, art. 3, fonctions diplomatiques, Vol. 500, p. 95
04 octubre, 2012
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